SOLITUDE
Elle est là. Présence et absence à la fois, quand elle nous absorbe.
Quand on ose s’asseoir à ses côtés, sans essayer à tout prix de la fuir ou de se divertir, on peut alors atteindre cette vertigineuse sensation d’avoir toujours été seul(e) et en même temps d’être cette vaste présence au Monde, d’être reliance avec le Tout.
Personne ne peut combler cette sensation de solitude, inexorablement c’est un face à face avec soi-même qui s’impose.
L’existence entière devient alors un face à face avec soi même.
Mais je crois qu’il y a des personnes, qui viennent habiter notre solitude.
Qui viennent la parsemer de présences, d’évidences.
C’est comme si alors, on se retrouve seul à deux.
Deux Univers qui se rencontrent, qui se mélangent, qui se croisent, qui s’apprivoisent, le temps d’un unique instant, bref mais éternel.
Deux Univers regardant dans la même direction.
Ce sont des personnes précieuses, car elles ne viennent pas heurter notre Espace, elles y rentrent avec fluidité, comme si elles avaient toujours été là.
Elles ont cette chaleur, qui parfois peut nous manquer quand la solitude se fait pesante.
Et elles viennent embellir notre être, enrichir notre présence à soi.
C’est comme si elles nous faisaient remarquer la beauté de la solitude dans ce qu’elle nous apprend sur soi, dans ce qu’elle nous ouvre à plus grand.
Alors la solitude n’est plus vue comme une prison, mais comme l’ouverture à l’infini de la Vie, à la profondeur vertigineuse de notre Essence.
On peut la vivre comme un cadeau… Le cadeau de la rencontre avec soi même.
Et dans les nuits les plus silencieuses, un murmure est toujours là pour nous accompagner, pour nous bercer. Comme la sensation d’une main dans les cheveux.
C’est s’apercevoir de l’illusion de cette solitude, car face à soi même, on est alors face à notre Monde, à notre Création, à notre Uni-vers.
Et quand le rideau tombe, on embrasse alors l’étendue de la Vie dans son infini vastitude.
Mathilde Rebérat