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Bienveillance

Bienveillance

Il est parfois plus facile de prendre soin d’une parcelle du vivant extérieure à nous… d’un bout de jardin, d’un animal que la Vie nous a confié, d’un enfant, ou d’un ami qui vient chercher réconfort, que de soi même.
Là est toute l’épreuve, être bienveillant avec soi, comme on le serait avec un enfant qui pleure, avec un être qui nous montre sa vulnérabilité, avec une personne âgée que l’on aide à traverser. Se tenir la main, encore et encore, alors même que de la colère pointe en soi, contre soi. 
Une colère d’une intensité à la mesure de notre élan à vouloir être accueillant, tolérant, patient, ouvert, être amour, comme si on se jugeait de se juger, double peine, grand paradoxe du vivant.
Dans les moments où on ne se supporte pas, où on se rejette, se juge même subtilement, où on devient comme son propre bourreau de manière inconsciente.
Alors même que l’on brûle de ce désir ardent de s’aimer, de rester ouvert, d’offrir le meilleur de nous, nous sommes déjà en train de condamner une part de « nous », de rejeter une part de notre magnificence, de la vie qui nous traverse.
Le défi est là, rester ouvert à soi même, à ce qui baigne notre instant présent, à tous ceux à quoi on crie « non », être cette présence bienveillante, et accueillir le présent, l’émotion surgit, la situation qui se joue.
S’accompagner, dans ce qui nous submerge, ce qui fait de nous des humains, dans ce à quoi on peut avoir honte, ou on peut ne pas se sentir à la hauteur.
Être cette présence bienveillante avec soi, même lorsque l’on est recroquevillé sur soi, dans la douleur de ce jugement, de ce rejet. Et simplement s’aimer encore et encore. 

Mathilde Rebérat.