Être fantastique ou pas
A lire un peu partout, on pourrait croire que le défi de ce siècle serait de s’accepter et de se voir « fantastique », « merveilleux », « extraordinaire ».
Peut être que cela vient nous parler d’un autre regard, non pas celui d’essayer de se persuader à tout prix que nous sommes fantastiques, mais d’accepter tous les moments où nous ne le sommes pas, où nous croyons ne pas l’être.
Tous les moments où nous perdons patience, où nous faisons un écart sur notre régime alimentaire, où nous haussons le ton de la voix sur notre enfant, alors même que l’on aimerait être bienveillant, où nous nous énervons, où nous jugeons le passant, le voisin d’à côté, où nous sommes découragés.
Oui tous ces moments, où nous nous ne sentons pas à la hauteur, pas légitime, pas assez fort, pas assez courageux, ou même indigne.
Oui, dans tous ces moments là, je n’ai pas envie de nous persuader que nous sommes merveilleux/se, j’ai juste envie de nous tenir la main dans notre « être » du moment, dans sa manifestation.
Pas, que nous ne sommes pas fantastiques, mais s’accepter dans notre « médiocrité » de l’instant, c’est aussi être authentique avec soi.
S’accepter dans notre humanité, celle qui chute, celle qui tombe, celle qui juge, et ne pas à tout prix essayer de devenir quelqu’un d’autre, une image de saint que l’on aimerait coller à soi, pour paraître aux yeux du Monde, une autre personne que nous même.
S’accepter pleurant, s’accepter en colère, s’accepter de ne pas s’accepter.
L’extraordinaire se trouve quand on regarde l’ordinaire avec les yeux de l’Amour.
Le fantastique se trouve là on regarde la médiocrité avec les yeux du Cœur.
Mathilde Rebérat